Le quartier des Olympiades est une utopie née à la fin des années 1960, construite dans les années 1970 et qui vient de célébrer son premier demi-siècle dans une forme quasi-olympique; il faudrait plusieurs livres pour en raconter toute l’histoire. Ses créateurs voulaient en faire « un exemple de cité qui prendrait sa vraie dimension au cœur d’une aventure : celle d’un espace, d’une lumière et de couleurs nouvelles ». Si tous ces vœux ne furent pas exaucés, au moins elles trouvèrent leur voie vers le ciel tout en libérant les piétons de la présence des voitures, selon le souhait de Michel Holley.

Les opérations de réhabilitation engagées ces dernières années témoignent d’un regain d’intérêt pour un modèle unique à Paris, qu’il s’agit aujourd’hui de préserver à l’aune des enjeux environnementaux actuels.
Aux Olympiades cela passe par la conservation d’une architecture brutaliste qui en constitue l’identité et par la mise en lien de toutes ses strates - du rez-de-voirie aux toitures, en passant par le rez-de-dalle et tous les niveaux courants de logements - qui dessinent de grandes lignes horizontales prises dans un urbanisme vertical cher à ses promoteurs d’alors, sous l’aile de Raymond Lopez.

Notre projet s’inscrit dans la continuité des projets récents qui reconnaissent la valeur patrimoniale de l’architecture de la dalle des Olympiades, sans trahir l’esprit de l’époque qui a vu naître cette utopie urbaine. Nous avons minutieusement exploré les archives disponibles et arpenté le site avec soin, afin de trouver la juste mesure d’un projet à la fois respectueux des qualités parfois oubliées — notamment les mosaïques recouvertes — et prospectif face aux exigences climatiques et aux usages contemporains, absents des préoccupations des années 1970. Il s’agit ici d’amplifier ce qui existe déjà, de révéler ce qui a été oublié, et d’achever ce qui n’a jamais pu l’être.

Dans l’esprit des maquettes initiales, la création d’un espace extérieur sur les cinq pignons, permet de doter 150 appartements des qualités révélées par notre analyse globale des logements : présence d’un espace extérieur, caractère traversant. La présence de ces pignons habités transforme l’espace urbain, conjuguant leur dessin vertical à celui des tours et plus particulièrement celui de la Tour Helsinki, qui intègre un dispositif similaire de loggias. Le rapport à l’extérieur est transformé par le redessin des nouvelles menuiseries qui empruntent volontairement leurs compositions aux cousins voisins. Enfin les pièces d’eau sont repensées pour leur apporter tout le confort contemporain.